jeudi 28 avril 2022

Observations de Rivière et Bocage relatives au projet de PLUi

 Consommation d’espaces naturels et agricoles

Le PLUi fonde l’évaluation des besoins en terrains à bâtir sur l’extrapolation de la croissance démographique passée, or cette dernière est elle-même largement la conséquence des possibilités de construire antérieures dues à une libération très accommodante de terrains à bâtir. Se baser sur ces chiffres revient donc poursuivre, sans véritable volonté de régulation, cette gestion peu soucieuse de consommation d’espace.

Le projet de PLU intercommunal était porteur d’espoir et laissait présager une régulation coordonnée et solidaire du développement entre toutes les communes du territoire. Or nous constatons que les projets d’ouverture à l’urbanisation sont toujours planifiés au niveau communal et qu’au vu du PLUi les communes de la frange littorale continueront à capter une grande part du développement. Ce qui vient en contradiction avec la volonté de revitaliser le nord du territoire et d’en réduire le nombre de locaux vacants.

Selon le PADD « Lutter contre la dégradation des paysages apparait comme un objectif structurant du Pays de Quimperlé, car cette altération nuit à son image, ses cadres de vies et son attractivité ». La multiplication inconséquente des projets de lotissement dans la frange littorale vient en contradiction avec cet objectif. Nous demandons donc que la réduction de la consommation d’espace soit beaucoup plus significative et principalement dans ces communes du littoral qui ont déjà souffert d’une urbanisation excessive.

Clôtures

Les clôtures sont les premiers éléments visibles depuis l’espace public. Elles participent grandement à la qualité du paysage ou, au contraire, à sa dégradation. L’un des objectifs du PADD de Quimperlé Communauté est de « lutter contre la dégradation des paysages ». Le PLUi doit donc accorder aux clôtures une attention particulière et, pour une intégration harmonieuse, il doit différencier leur traitement selon leur localisation en espace urbain ou en espace naturel.

Nous demandons donc que le projet distingue deux secteurs, les zones U d’une part, les zones A et N d’autre part.

Clôtures en zone U

A l’exception des centres-bourgs, la qualité de nos paysages urbanisés réside principalement dans la très forte empreinte végétale et dans l’existence de clôtures préservant l’ouverture vers l’extérieur. Ceci doit être préservé. Il convient donc de limiter la hauteur des clôtures et particulièrement celles des murs de parpaings enduits monochrome qui transforment les rues en couloirs aveugles et impersonnels et créent un effet visuel d’enfermement et d’exclusion. L’utilisation du parpaing enduit devrait être limité à la réalisation de partie basse de clôture (mur-bahut) d’une hauteur maximum de 80 cm.

La clôture ci-dessous, illégale au regard des PLU existants, deviendrait légale au regard du PLUi en projet. Il faut imaginer l’aspect désastreux de ce genre de réalisation reproduit sur toute la longueur et de chaque côté d’une rue.

D’autre part de nombreuses zone U ne sont en réalité que des secteurs d’urbanisation diffuse (Lande-Lothan à Riec-sur-Bélon, par exemple). Ils ont en grande partie conservé un caractère rural et naturel. Ce genre de réalisation y seraient dévastateur.

Clôtures en zone A et N

Les clôtures sont pratiquement absentes de l’espace rural breton. Les dérives récentes que constituent les murs de parpaings enduits (construits illégalement pour la plupart) ou les clôtures industrielles ou maçonnées, s’inscrivent en contraste violent dans les paysages naturels, ils les artificialisent et leur font perdre leur caractère authentique.

Le mur ci-dessous (construction illégale au regard des règlements actuels) a détruit l’harmonie de ce paysage rural. Il deviendrait pourtant légal au regard du projet de PLUi.

Le PLUi stipule, exclusivement pour les zones U : « Les clôtures marquant la limite avec l’espace agricole et naturel seront végétales et éventuellement doublées d’un grillage. Des clôtures constituées d’éléments naturels pourront également être tolérés comme des murs en pierre ». Il est paradoxal que les clôtures situées, non pas en limite, mais au sein même de ces espaces agricoles et naturels, ne soient pas soumises aux mêmes règles.

Selon le PLUi, chaque parcelle de cet habitat diffus pourrait ainsi être close par une clôture de 1,60 m à 1,80 m de haut, voir par un mur de parpaing. Le mitage déjà conséquent des paysages en serait considérablement aggravé.

Le paragraphe du PLUi, « Une harmonie sera recherchée avec les clôtures éventuellement existantes dans le voisinage proche, sauf si celles-ci dégradent le paysage urbain », n’est pas adapté aux zones A et U et n’est d’aucune garantie. En outre, les clôtures maçonnées ne sont jamais en harmonie avec les paysages naturels, à fortiori celles de parpaing.

En conséquence nous demandons, qu’en zone A et N, il ne soit autorisé que les clôtures végétales, les talus ou les murets de pierres naturelles, à l’exclusion de toutes clôtures maçonnées et, à fortiori, des murs de parpaings enduits, fausses pierres etc.

Le paysage boisé ci-dessous a été irrémédiablement défiguré par cette clôture illégale. Une réalisation comparable serait pourtant légale au regard du nouveau PLUi.

Inscription des haies talus au titre de l’article L 151-23 du CU

La chambre d’agriculture du Finistère remarque que les haies et talus des zones U ne sont pas pris en compte de manière satisfaisante. Cette remarque est justifiée, nous constatons en effet que, si pour ces zones l’inscription des haies et talus n’est pas totalement absente, elle est cependant très lacunaire. Ces zones urbanisées et principalement celles situées en dehors des bourgs ont souvent conservé leur maillage de haies et talus, réservoirs de biodiversité. Il convient de le préserver par une inscription rigoureuse au PLUi.

Exemple de Lande Lothan à Riec-sur-Bélon :

Observations ponctuelles de Rivière et Bocage

Inventaire des arbres remarquables

Le chêne de Kériquel à Riec-sur-Bélon n’est pas répertorié. Nous demandons son inscription à l’inventaire.

Port du Bélon

Sollicité pour avis par Quimperlé Communauté, la commune de Riec-sur-Bélon a émis l’avis suivant :

« Le SCoT approuvé le 19 décembre 2017 identifie les secteurs des ports de Bélon et Rosbras comme "centralités secondaires" ce qui leur permet d'accueillir éventuellement de nouveaux commerces. Ces secteurs à fort intérêt pourraient en effet connaître un développement futur (mais mesuré et forcément dans un local existant compte tenu de la loi Littoral) même si aucun projet précis n'est connu à ce jour. Aussi le zonage devra être adapté en conséquence. »

Le port du Bélon est situé au cœur d’une zone naturelle inscrite, d’un espace boisé classé et dans le périmètre de protection du site classé du château de Bélon. Une grande partie du bâti est situé sur le domaine public maritime. Ce site n’est donc pas approprié au développement d’activités commerciales. Nous tenons, en outre, à ce qu’il garde sa vocation ostréicole, activité qui fonde la renommée de Riec-sur-Bélon.

Nous demandons donc que la nature ostréicole ou naturelle des lieux soit préservée.


Zones humides

Riec-sur-Bélon

La zone humide de la parcelle YN 134 se prolonge sur la parcelle YN 75 en limite de la YN 124 et jusqu’à l’anse de Porscouric.

Espaces boisés classés

Riec-sur-Bélon

Le boisement classé de la parcelle YN 103 à doit être étendu jusqu’à l’angle de la parcelle YN 63. (Voir ci-dessous)

Moëlan-sur-Mer

Les parcelles AO 10, AO 253 et AO 254, au Croaziou devraient être en zone NL et non AL et être classées en espace boisé..

Zonage

Moëlan-sur-Mer

La zone 1AU de Kersell dont l’objectif de densité est de 28 lgts/ha semble totalement déraisonnable au regard de son emplacement et des objectifs du PADD. Elle est en contradiction avec ce dernier, tant pour son objectif de protection des paysages que pour celui de la réduction des consommations énergétiques liées aux transports. De telles densité d’urbanisation ne sont souhaitables, et compatibles avec le PADD, qu’à proximité des centre-bourgs correctement dotés en commerces et équipements (sportifs, culturels, scolaires…)

Il apparait d’autre part que les accès routiers du secteur sont totalement inappropriés aux trafics routiers qu’induirait ce projet. En conséquence nous demandons le maintien de cette coupure verte ou, à défaut, la réduction importante de la densité envisagée.

Moëlan-sur-Mer

Les parcelles CH 376, 377 et 169 à Kerguipp constituent un espace boisé. Elles ne doivent pas être classées en zone U et leur destination d’hébergement hôtelier et touristique doit être supprimée. Le fait qu’elles soient classées en U au PLU existant ne peut venir en justification. L’occupation d’espace lié au tourisme de cette partie de Moëlan est déjà considérable (3 campings ou parc résidentiel de loisirs, multiple résidences secondaires). Nous demandons qu’elle ne soit pas accrue.

De même et pour les mêmes raisons nous nous opposons à l’emplacement réservé N° 59 destiné aux camping-cars, qui de surcroît vient en extension d’une urbanisation linéaire qui ne devrait pas être étendue (Voir ci-dessous).

Inscription des haies talus

Riec-sur-Bélon

La servitude de passage du GR 34 emprunte un des rares chemins creux épargnés par le remembrement. Il n’est qu’incomplètement représenté au plan (parcelle YL 211). Un deuxième talus doit être porté au plan dans la partie sud du tracé.


Rivières et Bocage Bélon - Brigneau – Merrien

Association agréée par le Ministère de l’environnement. Reconnue d’intérêt général

Siège : Mairie de Riec-sur-Bélon 29340, Mail. : rbbbm29@gmail.com

 

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