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Dimanche 6 mars, nous étions une vingtaine de personnes à visiter la ferme de Pierrick Berthou à Poulfang, près de la forêt de Clohars Carnoët. Avec Aurélie et son compagnon, nous avons cheminé à travers les champs pendant 2h tout en écoutant les explications des éleveurs, Pierrick est né dans cette ferme.
Sur cette ferme laitière bio de 90 ha paissent 35 vaches et une trentaine de génisses. Les pâtures sont en biodynamie. Elles restent au repos 2 mois puis sont occupées par les vaches qui changent de place tous les jours.
Tous les vêlages sont regroupés. Les antibiotiques sont bannis. Le lait bio est vendu à Biolait depuis 2014. Patrick pensent passer à 50 vaches, bien loin des élevages intensifs en stabulation permanente.
Ce type d'élevage nous fournit un lait de qualité et permet de maintenir la biodiversité du bocage préservé.
Hélas, Pierrick nous dessine, avec le départ à la retraite de milliers de paysans dans les 10 ans qui viennent, une accélération de l'industrialisation, de la mécanisation de l'agriculture, sous la coupe de gros investisseurs, peu soucieux de notre santé, de l'environnement et de bien être animal. Voici le texte qu'il nous a confié :
« L'industrialisation, sournoise et silencieuse, de l'agriculture est-elle inévitable? »
Finistère en 1970 : 31000 fermes laitières.
En 2021 : moins de 1900 fermes laitières.
Vers 2030-2040 : probablement, aux environs de 300 fermes laitières.
Voilà un plan plan social qui ne porte pas son nom. La chute est ré-gu-liè-re. Pour autant, le volume de lait produit ne baisse pas, voire augmente.
L’éditorial du Ouest-France, du 2 décembre 2021, titrait «l'agriculture manque de jeunes». A part faire pleurer dans les chaumières, aucun intérêt. Les jeunes ne souhaitent plus ou plus beaucoup s'installer en agriculture ; peut-on les blâmer ?
Pourtant, les agriculteurs... Vous savez ces gens tellement courageux, tellement sympas, tellement travailleurs, ces gens qui organisent et entretiennent nos paysages si beaux et si divers à la fois. Ce sont ces gens qui remplissent nos assiettes et qui font que nous ne craignons plus d'entendre notre estomac crier famine ! Derrière ces belles images se cache une toute autre réalité : l'industrialisation sournoise et silencieuse de l'agriculture.
Oui, je l'affirme, nos dirigeants politiques, syndicaux, industriels et nos économistes, ces maudits économistes, TOUS, depuis 50 ans ont décidé d'industrialiser l'agriculture. Cette industrialisation se fait sur une logique comptable implacable, instrumentalisée par la contractualisation (L.M.A. 2010, loi de modernisation agricole de 2010) qui donne un pouvoir unilatéral et quasi tyrannique aux industriels. C'est cette même logique comptable qui déstructure notre quotidien, notre société au nom du profit rapide et sans scrupule !
EXISTE T-IL DES SOLUTIONS ?
Existe t-il des solutions ? Aussi paradoxal que cela puisse paraître, c'est par les prix faibles que se font les agrandissements des fermes ! Donc, ce n'est pas en ouvrant des lignes d'écoute par la M.S.A (mutualité sociale agricole), grande hypocrisie là encore, que l'on va sauver les paysans ! En fait, il suffirait d'améliorer le revenu des paysans et de cesser de les anéantir tout simplement. Mais le veut-on? Non, je ne le crois pas !
Ce qui se met en place, depuis les années 60-70, lentement au début, rapidement actuellement, et brutalement sous 10 ans, en utilisant l'intégration pour ne pas dire l’absorption de l'agriculture par des fonds d'investissements à la faveur d'une fiscalité OUTRAGEUSEMENT favorable. Ce n'est pas seulement l'industrialisation, c'est avant tout la financiarisation de l'agriculture.
Masanobu Fukuoka disait: «Un jour l'agriculture commerciale fera faillite». Un jour nous nous souviendrons qu'auparavant, il y avait des paysans... et que nous les avons laissés disparaître sans rien dire, sans rien faire, pour notre plus grand dam...
Berthou Pierrick
La ferme de Poulfang
Quimperlé 29300
20 janvier 2022.
Merci
à Aurélie et Pierrick pour leur accueil chaleureux et leurs
explications passionnées. Nous sommes repartis plus éclairés et plus
attentifs aux problèmes rencontrés par la filière bio qui dépendront des
résultats des prochaines élections.
Annie L.
PLUI, la déposition de "Rivières et Bocage"
L'ensemble de notre déposition sera à votre disposition sur notre blog auquel vous pouvez avoir accès directement, dans chaque lettre, en cliquant sur le bouton en bas de page "BLOG en direct"
Le PLUI fonde l’évaluation des besoins en terrains à bâtir sur l’extrapolation de la croissance démographique passée, or cette dernière est elle-même largement la conséquence des possibilités de construire antérieures dues à une libération très accommodante de terrains à bâtir. Se baser sur ces chiffres revient donc à poursuivre, sans véritable volonté de régulation, cette gestion peu soucieuse de consommation d’espace.
Le projet de PLU intercommunal était porteur d’espoir et laissait présager une régulation coordonnée et solidaire du développement entre toutes les communes du territoire. Or nous constatons que les projets d’ouverture à l’urbanisation sont toujours planifiés au niveau communal et qu’au vu du PLUi les communes de la frange littorale continueront à capter une grande part du développement. Ce qui vient en contradiction avec la volonté de revitaliser le nord du territoire et d’en réduire le nombre de locaux vacants.
Selon le PADD «Lutter contre la dégradation des paysages apparait comme un objectif structurant du Pays de Quimperlé, car cette altération nuit à son image, ses cadres de vies et son attractivité». La multiplication inconséquente des projets de lotissement dans la frange littorale vient en contradiction avec cet objectif. Nous demandons donc que la réduction de la consommation d’espace soit beaucoup plus significative et principalement dans ces communes du littoral qui ont déjà souffert d’une urbanisation excessive.
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Annie L et Pierre Yves C
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