RAPPORT d'ACTIVITES :
La qualité des eaux du Belon est une
préoccupation permanente pour notre association, elles est inscrite dans
nos statuts.
Pierre Mollo, spécialiste du plancton, indique
qu’on peut juger de la qualité de l’eau à l’équilibre et à la
répartition du phytoplancton et du zooplancton.
Témoin majeur de cette qualité le plancton
est vital pour l’avenir de l’Humanité pour plusieurs raisons :
- 1er maillon de la chaîne
alimentaire
- il absorbe le CO2 et freine en partie le
réchauffement climatique
- il fournit en échange plus de la moitié de
l’Oxygène que nous respirons.
Cela justifie que l’on s’y intéresse
Nous
sommes actuellement 3 à nous retrouver tous les 15 jours, avec
enthousiasme, pour les prélèvements et observations au microscope. Nous
suivons un protocole identique et rigoureux, initié il y a 13 ans lors de
la création de l’atelier avec Pierre Mollo .
Motivées par la beauté de ce merveilleux monde invisible à l’œil nu, nous
travaillons avec l’Observatoire du Plancton de Port Louis, avons des
liens, des échanges et rencontres avec des chercheurs de l'Ifremer à
la Station Marine de Concarneau, des contacts et conseils pratiques avec
l’association Cap vers la Nature .
Nos
relevés et photos sont archivés, transmis également à l’Observatoire et à
l’Ifremer qui nous encouragent, car nos données sont le témoin d’un état
des eaux à un moment donné, dans un contexte environnemental précis qui
évolue dans le temps. Ils serviront peut-être dans 10 ans .
Pierre Mollo nous dit : « Etudier le plancton c’est prévoir l’avenir ».
Notre objectif est sans prétention excessive
.
Nous
participons également au réseau d’alerte Phénomer, initié en 2015
par l’Ifremer et qui a besoin de relais locaux en cas d’eaux colorées
dans nos estuaires. Tout le monde peut y participer, comme l’a fait un
riverain de Brigneau l’été dernier à l’occasion d’un « bloom ». Nous
avons le matériel adéquat. (Il existe aussi un relais à Beg Porz)
Appel à participation pour élargir notre groupe :
Notre souhait actuellement est encore de
progresser et d’essaimer sur les 3 rias.
Nous profitons de cette occasion pour lancer un appel à des riverains de
Brigneau et Merrien.
Nous disposons désormais, grâce à la Mairie de Moëlan, d'un local sur le port, pour notre travail. Nous vous invitons à nous rejoindre pour participer à la découverte de ce fascinant « tout petit »
monde.
En dehors du plancton, la qualité de l’eau
est également mesurée à l'aide d’autres paramètres, chimiques, physico
chimiques, microbiologiques (bactéries , virus, toxines planctoniques).
Le suivi, géré par l’Agence Régionale de l’Eau et effectué par l’Ifremer
et ses laboratoires, est fait à la fois dans l’eau, dans les sédiments et
dans les organismes vivants (algues, plantes marines et animaux).
Désormais, il n’y a plus de suivi Rephy (phytoplancton) par l’Ifremer
dans le Bélon, mais un suivi des toxines dans les coquillages des
conchylicultures (dès apparition de plancton toxique au large).
Les publications de
l’Agence Loire Bretagne et de l’Ifremer à travers leur atlas cartographique et leurs tableaux
de synthèses, retiennent toute notre attention.
Concernant
les bactéries et les pesticides, nous intervenons régulièrement
auprès de Quimperlé Communauté et de nos élus de Moëlan qui ne
partagent pas toujours nos inquiétudes.
Les résultats des mesures, quand ils sont en dessous des seuils
réglementaires, les rassurent .
Malheureusement, c’est oublier que ces
seuils sont des compromis au niveau européen, souvent
critiqués par les scientifiques eux-mêmes.
C’est ne pas tenir compte des effets cocktails (le fait que des
substances sans danger ou peu toxiques isolément peuvent devenir toxiques
lorsqu’elles sont mélangées).
Enfin, c’est ne pas tenir compte des polluants
que l’on ne peut pas mesurer actuellement par manque de moyens.
Notre
inquiétude porte surtout sur les STEP et les réseaux d’assainissement,
dont l’insuffisance est bien connue des pouvoirs publics :
beaucoup sont sous dimensionnées ou non équipées (charbon actif)
pour éliminer les perturbateurs endocriniens que sont les hormones,
certains médicaments, les pesticides présents dans toutes les rivières
bretonnes d’après l’association Eau et Rivières de Bretagne.
On nous affirme pourtant que l’état sanitaire
est très bon .
Beaucoup
d’ informations nous proviennent également de notre association référente
Eau et Rivières de Bretagne qui nous incite à signer des pétitions
(« Algues Vertes ». « Eau du robinet sans pesticides »…) et nous propose
également d’intéressantes formations.
En accord avec les ostréiculteurs que nous avons rencontrés également, nous
avons demandé et redemandons :
- une meilleure
prévention des pollutions accidentelles récurrentes sur notre Bassin Versant,
(déversements de lisiers entre autres)
- une remise en
conformité des réseaux d’assainissement « non conformes » ( Nous avons appris que QC a mis, à
disposition, 2 salariés pour la commune de Moëlan, pour rencontrer
et aider financièrement les propriétaires d’assainissement non collectifs concernés). Donc
positif.
- une remise à
jour de nos profils de baignade (Moëlan et Riec) qui sont de la
responsabilité de la mairie. Le seul document que nous avons obtenu,
après courrier à l’ARS, date de 2011. Il est incomplet, pose des
questions toujours non résolues à ce jour, alors que l’environnement
a évolué et la population également, les campings etc.
Il y
a beaucoup de "pain sur la planche"
Monique
S.
Relations avec les élus
communaux :
Les pouvoirs publics, nos interlocuteurs
privilégiés pour la transition écologique, ont été sollicités en 2021, en
présentiel et/ou par courrier. Ce
qui nous a irrité c'est la réponse redondante mis en avant « ça
va nous coûter cher ». Néanmoins les échanges furent cordiaux mais
parfois sans réponse. Les
rencontres à 4 reprises avec Quimperlé communauté les 9 et 20 mars, les
18 mai et 19 octobre et avec la mairie de Moelan les 23 mars, 2 et 9
avril et le 11 juin furent respectueuses même si notre inquiétude sur la
qualité des eaux du Bélon n'est pas partagée par nos interlocuteurs. Le
dossier « profil de baignades », normalement à charge des
communes, non réactualisé depuis 2011 n'a pas pu nous être communiqué
alors qu'il s'agit selon nous d'un problème de santé publique à prendre
au sérieux . L'ARS
(agence régionale de santé), interpellée par notre lettre du 11 octobre,
évoquant la situation écologique de la ria du Bélon, l'absence de profil
des plages donnant sur le Bélon, les déversements de lisiers avec
interdiction de pêche à pied en février et les blooms de phytoplanctons,
nous envoya le document ci- dessus, certes incomplet, sans les données
brutes. La
commune de Mellac nous intéressa à double titre. L'enquête publique
initiée le 17 mai pour l'extension d'une porcherie de 4000 à 10000 porcs
par an, présentée par la SCEA BERNARD contre laquelle nous déposâmes et
le 18 novembre une « relance » à Me Le Maire pour nous informer
des mesures prises contre le risque de pollution du ruisseau l'ISLE par
la casse auto. Les
traditionnelles manifestations contre les pesticides de Bayer-Monsanto, le
9 mai à Quimperlé, le 15 mai à Lorient et le 28 mars lors du
rassemblement climat et résilience, nous ont bien fait marcher ! Heureusement,
le forum des associations et la journée du patrimoine, en septembre 2021
nous ont permis d'échanger avec nos élus. Colette
P NB :
Les groupes plancton et estran ont cependant travaillé à plusieurs
reprises avec les élus de Moëlan chargés du patrimoine, de la communication,
de la mobilité comme on vous l'a présenté précédemment dans nos
lettres et à l'AG.
AGRICULTURE : des constats négatifs -
L'extension des élevages industriels continue en Bretagne et sur
notre territoire.
Malgré la forte mobilisation lors de l'Enquête Publique contre
l'extension de la porcherie de Mellac, le Préfet a donné le feu vert bien
que la commune a déjà 15 élevages industriels ! Les autorisations du
Préfet sont quasi systématiques pour les extensions même en territoire
saturé par les nitrates.
On l'observe lors des Coderst (Conseil départemental de
l'environnement et des risques sanitaires et technologiques) qui
nous sont transmis par Eau et Rivières de Bretagne. Ces Coderst sont des chambres
d'enregistrement où siègent ERB et la CLCV, ultra minoritaires dont la
voix ne compte pas mais qui transmettent les infos. C'est important. Dans
ces Coderst, on voit que les dérogations dans l'agriculture sont la règle
comme les dérogations d'épandage accordées dans les zones ostréicoles. -
Dégradation des sols : terre sans humus demandant toujours plus
d'engrais avec une perte de biodiversité accélérée. Epandages de lisiers
et cuves de lisier qui débordent comme celle du Trévoux et pollution du
St Gilles (affluent du Bélon) que nous avons dénoncés dans la presse, des
noria de tonnes d'épandages sur nos routes, d'engins agricoles toujours
plus monstrueux qui détériorent les routes et dont l'entretien est à la
charge des collectivités. -
Dégradation de la qualité de l'air . La Bretagne, première région
d'élevages a la plus forte concentration d'ammoniac (cf Air Breizh) avec
particules fines combinées . L'ammoniac se transformant en protoxyde
d'azote en quantité 300 fois supérieure au dioxyde de carbone(CO2)
aggrave le réchauffement climatique. Quant au méthane dégagé par les
bovins, il a un u potentiel de réchauffement 28 fois supérieur au CO2.
- L'agriculture
intensive sur le territoire du Sud Cornouaille est responsable de 42%
de Gaz à effet de serre (GES). C'est ce que nous avons dénoncé
lors de la dernière marche climat à Quimperlé. -Dégradation
de la quantité d'eau avec des forages toujours plus nombreux et mal
contrôlés et de la qualité de l'eau avec les nitrates qui
provoquent les marées d'algues vertes très coûteuses pour les
collectivités et non pour les pollueurs . L'eau est un bien public à
préserver. Mais la pollution invisible est celle des pesticides qui fait
partie de nos combats depuis le début par notre présence aux Coquelicots
pendant 2 ans, sur le marché de Moëlan fin mars lors de la semaine internationale
des Alternatives aux Pesticides, avec la Marche internationale contre
Monsanto-Bayer(samedi 21 mai à Lorient), le soutien au Collectif des
victimes des pesticides de l'Ouest, les formations d'ERB.
Nous dénonçons les lobbys tellement puissants que le glyphosate reste
autorisé, malgré les alertes de l'OMS et de l'Inserm. En 2023 est
rediscuté la réautorisation du glyphosate . A ce titre, Que Choisir a
lancé une pétition qui veut atteindre 600000 signatures.
Aucune protection pour les riverains d'autant que talus et haies
disparaissent. Nous avons participé à une réunion de Breizh Bocage qui
semble impuissant à arrêter la destruction des talus malgré la
législation européenne qui l'interdit aujourd'hui.
Aujourd'hui la Chambre d'Agriculture du Finistère propose une Charte des
Riverains encore moins protectrice. ERB et le Collectif de l'ouest des
victimes des Pesticides appelle à boycotter cette Charte qui est une
mascarade. De l'enfumage de la FNSEA, une fois de plus . Bref, ce modèle
d'agriculture a un coût pour notre santé avec explosion de maladies
graves et diverses (cf Théma Arte du 21 juin sur la question) à cause des
antibiotiques dans les élevages des pesticides, des fongicides largement
utilisés sur les cultures.
Ouest France titrait le 25 mai « Les pesticides pullulent dans nos
fruits». Un fruit sur 3 contient plusieurs pesticides nocifs.
Bruxelles veut réduire de 50% l'usage des pesticides d'ici 2030 mais déjà
Christiane Lambert présidente FNSEA monte au créneau pour agiter le
spectre de la perte de production et demander la mise en culture des
jachères. On sait qui finira gagnant ! La méthanisation: des
biocarburants qui n'ont rien de bio, ils sont une caution pour les
élevages intensifs qui reçoivent encore plus de subventions pour créer ou
agrandir leur méthaniseur, véritable usine au sein des villages avec
risque d'incendie et produisant des digestats polluants (voir le rapport
récent de l'ANSES très critique).
Une victoire: l'abandon de celui de Clohars aux sources du Merrien grâce
à une mobilisation exemplaire.
Une victoire: l'abandon de celui de Clohars aux sources du Merrien grâce
à une mobilisation exemplaire. Mais un nouveau projet de méthaniseur à Scaër
avec épandages sur le bassin versant du Bélon, Eau et Rivières de Bretagne et Bretagne Vivante
ont déposé en s'y opposant lors de l'Enquête publique qui vient d'être
clôturée. Pour mieux connaître les enjeux de
l'agriculture, nous proposons des visites de fermes bio ou en conversion.
Conclusion :
Nous voyons que les axes de lutte sont nombreux sur notre territoire,
membres de RBBBM, nous saturons d'informations souvent mais comment mieux
partager ces connaissances, mobiliser toutes les générations et peser sur
nos élus ? Comment vaincre ce sentiment d'impuissance que nous avons
parfois face à un rouleau compresseur qui nous mène dans le mur ?
L'actualité de cette semaine nous montre combien la lutte contre le réchauffement
climatique est une urgence, ainsi que la souveraineté alimentaire menacée
par la guerre, la sécheresse mais aussi par la disparition des insectes
pollinisateurs. Annie L.
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