Au sujet du projet d'un méthaniseur à Keranna ...
Rappellons
les annonces des deux réunions publiques : 8 exploitations agricoles (3
de Clohars, 4 de Moëlan, 1 de Baye) s’engagent à fournir par an, 13 500
m3 de lisier, 2 600 tonnes de fumier, 7 300 tonnes de CIVE
(Cultures intermédiaires à vocation énergétique qui seront cultivées en
lieu et place des engrais verts, ceux-ci sont normalement retournés pour
enrichir le sol).
400 tonnes de tontes viendront des services communaux et 200 tonnes de graisses animales de l’usine Capitaine Cook.
Le lieu d'implantation
choisi est un espace boisé de 4,5 hectares, planté principalement de
grands chênes et châtaigniers, sur le plateau de Keranna où se situent
les sources du Merrien.
Connaissant la fréquence
des accidents, explosions , voire incendies qui surviennent dans les
méthaniseurs en Europe (en Bretagne, à Plouvorn et au Méné cet été), on
peut être légitimement inquiet pour la sécurité et la santé des nombreux
habitants et salariés qui résident et travaillent dans un rayon de 300
mètres autour du futur méthaniseur.
La méthanisation est un
processus biologique qui génère du gaz, le méthane et un résidu nommé
digestat. Les bactéries font le travail de transformation de la matière
carbonée ou organique en gaz, dans une enceinte hermétique, à une
température de 38 °. Le biogaz produit est épuré et injecté dans le
réseau de gaz.
Le digestat, qui
représente 80 % du volume initial a été malheureusement débarrassé du
carbone organique par la méthanisation et est de ce fait un engrais de
moindre qualité qui sera épandu par les agriculteurs. Le sol et les
êtres vivants sont privés de l'apport de matière organique, source de
nourriture indispensable.
Un investissement important
Il
est évalué à 4 750 000 € dont 500 000 € seraient apportés par les
collectivités, les agriculteurs et des citoyens investisseurs ; 700 000 €
seraient subventionnés par l’Agence de l’environnement et de la
maîtrise de l’énergie (Ademe), le reste étant couvert par un emprunt de
la société d’économie mixte Énergie en Finistère.
Une
vague de questions a déferlé lors des deux réunions publiques, montrant
l’inquiétude suscitée par le dossier. Les associations
environnementales et les habitants sont intervenus à ces deux reprises
pour exprimer leurs réserves.
L’implantation de
l’unité à proximité des maisons et des sources du Merrien, la
destruction du bois, l’impact sur la flore et la faune, les risques de
pollution, étaient au centre des préoccupations.
Il s’agit d’un dossier
ICPE (Installation classée pour la protection de l’environnement). Le
permis de construire serait prévu en 2021 pour une mise en route en
2022.
Nul doute que la mobilisation des opposants ne fera que gonfler pour contrer ce projet destructeur d'un si bel environnement.
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