mardi 14 février 2012

Les zostères


Les zostères (zosta marina) sont des plantes (phanérogames à fleurs) vertes et non des algues; elles sont présentes sur les deux rives du Bélon, en aval du port aussi bien au Gorgen côté Moëlan qu’à Questelan, côté Riec.
La composition particulière des sédiments (sables et vase) conditionne leur implantation qui se fait et s’étend à partir de rhizomes. Cet habitat est unique, se présentant à marée haute comme une prairie sous-marine composée de longues feuilles vertes. Celles-ci poussent, comme des plantes terrestres, par photosynthèse, en captant la lumière solaire par le haut, mais aussi par le dessous, la lumière se réfléchissant sur le substrat sableux de couleur claire. Si ce fond perd de sa clarté, il ne joue plus ce rôle.
Plusieurs espèces de poissons, de coquillages, de mollusques, de crustacés trouvent dans cet habitat de bonnes conditions pour se reproduire et grandir : crevettes, lièvres de mer, jeunes poissons (mulets, vieilles, soles, bars…) et le rarissime hippocampe y nagent tandis que dans le sable s’abritent différents bivalves*. Ils y trouvent un plancton de qualité. Toute cette vie biologique était bien connue des amateurs de pêche à pied dans les herbiers, souvent anciens pêcheurs.

L’association a commencé à réaliser par petits secteurs, des débuts d’inventaires des espèces présentes. Mais ce travail demanderait à être plus exhaustivement mené parallèlement à une étude de l’évolution du peuplement, qui est en progression sur les deux berges du chenal.
Cet habitat pourrait être classé zone Natura 2000. Il est fragile : Zosta marina figure dans la liste des espèces menacées en France. Les variations sédimentaires (nature et quantité de vase mélangée de sable) et bien sûr les pollutions dues à nos activités humaines peuvent modifier rapidement la santé d’une plante, qui pourtant a traversé les âges. Antérieure à l’homme, d’abord plante terrestre, elle a en effet réussi à s’adapter à la vie marine dans certaines conditions. Sans la barre à l’entrée de la ria, nous n’aurions pas de zostères; celles-ci sont absentes des rias voisines de Cornouaille.

Notre rôle est donc de savoir protéger suffisamment les eaux du Bélon pour que les conditions d’existence de cet écosystème exceptionnel subsistent.

*Voir notre livret « Le Bélon ».

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